Qu’est-ce que l’artificialisation des sols ? Quelles en sont les conséquences ? Comment l’éviter ?

Afin de répondre aux besoins sociaux et économiques (logements, entreprises, infrastructures), les villes s’étendent et grignotent les espaces naturels. En France, on considère qu’une surface équivalente à celle d’un département est artificialisée tous les 7 à 10 ans et le phénomène s’accélère !

Le Ministère de l’environnement met à disposition des données sur l’artificialisation des sols pour la période 2009-2020.

A Bouliac, plus de 337 158 m2 ont été artificialisés en 11 ans.

Il ressort de ces données que Bouliac a été une des communes les plus touchées de la Métropole sur cette période. Le top 4 est le suivant :

  • Le Haillan (4,98%)
  • Villenave d’Ornon (4,44%)
  • Bouliac (4,33%)
  • Talence (3,98%)

Cet étalement urbain dégrade voire imperméabilise (immeubles, routes, centres commerciaux, parkings,…) les sols et ne leur permet plus d’assurer toutes leurs fonctions : c’est l’artificialisation qui signe, entre autres, le recul des espaces naturels et agricoles, l’érosion de la biodiversité, l’augmentation des risques d’inondation et les îlots de chaleur urbain… Car les sols sont la fine couche vivante de la géosphère, seule qui permet au cycle du vivant et au cycle de l’eau de se réaliser.

Sans sol vivant, pas de nourriture, pas d’eau potable. Le sol est un trésor qui représente 50% de la biodiversité spécifique sur la Terre. En région tempérée, chaque mètre carré (sur 20 cm de profondeur) abrite en moyenne 10 000 espèces animales.

L’artificialisation des sols a des conséquences sur notre vie et notre environnement :

  • Diminution des surfaces agricoles à fort rendement
  • Augmentation du ruissellement de l'eau et des risques d’inondations
  • Accentuation des canicules (réverbération et perturbation du cycle de l’eau)
  • Morcellement et réduction des habitats et des écosystèmes
  • Dégradation de la biodiversité et disparition d’espèces
  • Allongement des temps de trajets avec l’étalement urbain et hausse des émissions de dioxyde de carbone
  • Réduction du stockage du carbone dans les sols (car le sol stocke plus de carbone que l’atmosphère)

Allier développement urbain et préservation des sols

Pour limiter ces phénomènes, dans le contexte du changement climatique et de la forte demande sociale pour plus de nature en ville (ce qui est bénéfique pour la santé des habitants), certaines collectivités ont développé des stratégies globales se basant sur la désimperméabilisation et la renaturation de leur sol.

Parmi celles-ci figurent par exemple :

  • le développement d’espaces en pleine terre dans les projets d’aménagement (notamment en introduisant un coefficient de pleine terre pour tout nouveau permis d’aménager),
  • la préservation des “vieux” arbres et la conservation des sols voisins pour préserver leur système racinaire,
  • la construction de bâtiments sur pilotis,
  • le concept de “quartier éponge”,
  • l’affectation d’usages spécifiques à certains sols,
  • le développement d’une continuité des sols avec un espace suffisant pour la biodiversité,
  • la désimperméabilisation et la renaturation des sols,
  • les toitures végétalisées.

Un Plan national pour la Biodiversité de 2018 a mis en avant un objectif de “Zéro Artificialisation Nette”.

Deux approches sont mises en œuvre pour atteindre cet objectif de «zéro artificialisation nette» :

  • une approche quantitative, avec la création de l’observatoire de l'artificialisation des sols, mis en ligne récemment et permettant aux collectivités comme au public de suivre l'évolution locale de l’artificialisation des territoires (analyse des fichiers fonciers)
  • et une autre approche plus qualitative, avec une conservation des sols et de leur biodiversité (qualité des sols agricoles et nature en ville).

Pour aller plus loin

Bande dessinée ludique et pédagogique

Portail de l’artificialisation des sols

Cartographie des flux d’artificialisation